Le harcèlement scolaire laisse rarement la mémoire intacte. Insultes, moqueries, isolement, humiliations répétées : derrière ces violences souvent minimisées se loge une blessure profonde, parfois enfouie, mais bien réelle. Lorsqu’elle n’est pas accompagnée, cette souffrance peut se réactiver plus tard, dans la sphère personnelle ou professionnelle. En tant que psychologue clinicienne du travail à Paris, je rencontre régulièrement des adultes qui, sans toujours le savoir, portent encore les traces de ce qu’ils ont subi enfants ou adolescents.
Le harcèlement scolaire est une forme de violence psychologique, parfois physique, qui s’inscrit dans la répétition et le déséquilibre de pouvoir. Un enfant devient une cible, souvent pour des raisons futiles : une différence physique, une timidité, une sensibilité particulière, ou simplement une position perçue comme fragile. L’école, censée être un lieu d’apprentissage et de socialisation, devient alors un espace d’insécurité.
Quand ce harcèlement dure, il peut profondément affecter la construction de l’estime de soi et la capacité à faire confiance. Le regard des autres devient menaçant. La peur du rejet s’installe. Et parfois, pour survivre, l’enfant apprend à se faire oublier.
À l’âge adulte, les conséquences peuvent se manifester de manière plus diffuse, parfois à distance des faits initiaux. Certains adultes évoquent des difficultés à prendre la parole en public, à s’affirmer, à créer ou maintenir des relations. D’autres développent des symptômes d’anxiété, une tendance à l’auto-dévalorisation ou un perfectionnisme rigide, comme pour se protéger d’un jugement constant.
Dans le monde du travail, ces marques peuvent se traduire par une difficulté à supporter l’autorité, un besoin de reconnaissance excessif, ou au contraire un effacement dans le collectif. Il n’est pas rare qu’un environnement professionnel perçu comme hostile réactive des souvenirs enfouis de mise à l’écart ou de persécution.
Le lien entre harcèlement scolaire et mal-être au travail n’est pas toujours évident à faire. Pourtant, la répétition de certaines situations – collègues qui rabaissent, responsables qui ignorent, moqueries à peine voilées – agit comme un écho. Le corps et le psychisme réagissent alors avec les ressources de l’enfant blessé : sidération, retrait, colère rentrée.
Certaines personnes consultent en pensant vivre un burn-out ou une perte de motivation. Mais derrière les symptômes se cache parfois une histoire ancienne, jamais vraiment digérée. Le lieu de travail devient alors le théâtre d’un scénario connu, où l’adulte revit, sans s’en rendre compte, une position de vulnérabilité déjà vécue.
Le travail thérapeutique peut aider à mettre en lumière ces liens, à comprendre d’où viennent certaines réactions, et à s’en dégager peu à peu. Il ne s’agit pas de « revivre le passé », mais de lui redonner une place, de lui rendre un sens. L’objectif est de se réapproprier son histoire pour sortir d’un schéma de répétition.
Revenir sur ces expériences d’enfance, souvent tues ou minimisées, permet aussi de reconnaître la violence subie et la force qu’il a fallu pour continuer. Ce travail de reconnaissance et de mise à distance est essentiel pour réhabiliter l’estime de soi.
En tant que psychologue clinicienne du travail, je propose un accompagnement qui tient compte de l’histoire personnelle, mais aussi du contexte professionnel actuel. Car les deux sont souvent liés. Explorer ensemble les résonances du passé dans le présent permet d’agir différemment, de poser des limites, de retrouver de la liberté.
Le harcèlement scolaire ne disparaît pas avec le temps. Mais il est possible d’en comprendre les effets, de les nommer, et de s’en libérer. La souffrance d’hier ne doit pas condamner la trajectoire d’aujourd’hui.
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