Le harcèlement scolaire ne s’efface pas toujours avec le temps. Il s’infiltre parfois dans le parcours professionnel, influençant les choix, les relations de travail et la confiance en soi. En tant que psychologue clinicienne du travail à Paris, j’accompagne des adultes confrontés à des blocages professionnels dont les origines remontent à l’école ou au collège. Ces expériences passées, bien qu’anciennes, peuvent encore peser lourd sur une trajectoire de carrière.
Certaines personnes orientent inconsciemment leur parcours professionnel en fonction de leur vécu scolaire. Le besoin d’éviter les situations de conflit, de jugement ou de visibilité peut mener à des choix de métier sécurisants mais peu épanouissants. Ce mécanisme d’évitement façonne parfois toute une carrière sans que la personne n’en ait pleinement conscience.
Les adultes ayant subi des violences psychologiques à l’école présentent souvent une sensibilité accrue aux dynamiques relationnelles. En entreprise, cela se manifeste par une difficulté à faire confiance, une peur d’être exclu ou critiqué, ou encore une tendance à s’isoler. Le passé scolaire agit comme un filtre, modifiant la manière d’interpréter les comportements des collègues ou des supérieurs.
Lorsque les erreurs étaient source de moqueries ou de sanctions durant l’enfance, elles deviennent, à l’âge adulte, un terrain d’angoisse. La peur de l’échec prend une place démesurée, au point de freiner toute prise d’initiative ou de ralentir la progression professionnelle. La personne se fixe des standards irréalistes, par peur d’être à nouveau dévalorisée.
Chez de nombreux professionnels, le syndrome de l’imposteur est enraciné dans une histoire de harcèlement scolaire. L’adulte doute de ses compétences, minimise ses réussites, et redoute d’être « démasqué ». Même avec de solides qualifications, il peine à croire en sa légitimité. Ce sentiment d’illégitimité s’explique souvent par des années passées à être dénigré, ignoré ou rabaissé à l’école.
Le manque de confiance en soi se construit rarement à l’âge adulte. Il résulte souvent d’un déficit de reconnaissance vécu très tôt. Une personne qui n’a pas été soutenue dans ses apprentissages, ou qui a subi des attaques répétées sur son apparence ou ses capacités, peine à se sentir compétente plus tard, malgré ses réussites. Ce manque de confiance rejaillit sur la qualité du travail, les relations professionnelles et les perspectives d’évolution.
Les traumatismes scolaires, même anciens, peuvent se réactiver dans certaines situations professionnelles. Une réunion, une prise de parole, une remarque désobligeante… suffisent parfois à réveiller une mémoire émotionnelle douloureuse. Ces réactions intenses, souvent incomprises, freinent la progression, provoquent du stress et alimentent un sentiment d’illégitimité.
Décider, s’engager, changer de poste ou demander une promotion devient difficile lorsqu’on a été harcelé. Le regard des autres, la peur du jugement ou du conflit inhibent la prise de décision. Le professionnel reste dans une zone de confort anxiogène mais familière, par crainte de revivre une mise en difficulté ou une mise à l’écart.
Les personnes ayant été moquées ou humiliées dans leur jeunesse peuvent développer un rapport compliqué à la parole. Prendre la parole en public, affirmer une idée, exprimer une émotion peuvent devenir des épreuves. Ces difficultés de communication renforcent l’isolement professionnel, même dans des environnements bienveillants.
L’anxiété sociale est fréquente chez les adultes ayant connu un harcèlement scolaire prolongé. Elle se manifeste par une peur excessive d’être observé, jugé, ou évalué. Cette peur limite la participation à des projets, à des réunions, ou à des formations, freinant ainsi l’évolution de carrière. Elle conduit à l’auto-censure, parfois au repli.
Faire le lien entre un passé scolaire difficile et les obstacles rencontrés aujourd’hui dans le travail permet d’initier un véritable changement. Les conséquences du harcèlement ne sont pas une fatalité. En consultation, nous explorons ensemble les mécanismes à l’œuvre, mettons en lumière les répétitions inconscientes, et travaillons à restaurer l’estime de soi.
Je propose un accompagnement centré sur l’analyse du vécu professionnel et la reconstruction de la confiance, dans un cadre bienveillant et confidentiel.
Vous sentez que votre parcours professionnel est freiné par un mal-être que vous ne comprenez pas entièrement ? Parlons-en.
Cabinet de psychologie du travail à Paris | Patricia Cousin